L'asthme, une pathologie chronique affectant les voies respiratoires, touche environ 4 millions de personnes en France selon les estimations de Santé Publique France. Cette maladie impacte significativement la qualité de vie des patients et représente un coût important pour le système de santé, estimé à plus de 2 milliards d'euros par an. Les crises d'asthme peuvent entraîner des limitations d'activité physique, des arrêts de travail fréquents et des hospitalisations parfois urgentes. Pour de nombreux patients souffrant d'asthme sévère, les traitements conventionnels tels que les bronchodilatateurs et les corticostéroïdes inhalés ne suffisent pas à contrôler efficacement la maladie, les laissant confrontés à des symptômes persistants et à des risques accrus de complications. L'arrivée de nouvelles thérapies biologiques représente une avancée significative dans la prise en charge de l'asthme, offrant un espoir concret pour ces patients dont la vie est quotidiennement impactée par la maladie.

L'objectif principal est de fournir une information claire et accessible sur ces traitements innovants, en détaillant leurs mécanismes d'action spécifiques, leurs avantages cliniques démontrés, leurs limites potentielles et leur place dans la stratégie thérapeutique globale de l'asthme, en particulier pour les patients souffrant d'asthme sévère et difficile à contrôler.

Comprendre les mécanismes de l'asthme pour mieux cibler les traitements biologiques

L'asthme est une maladie complexe et hétérogène, caractérisée par une inflammation chronique des voies respiratoires, une obstruction bronchique variable et une hyperréactivité bronchique. Cette hétérogénéité se traduit par différents phénotypes cliniques et endotypes biologiques, chacun étant associé à des mécanismes inflammatoires spécifiques. Identifier précisément ces mécanismes sous-jacents est essentiel pour une prise en charge personnalisée et pour adapter le traitement en fonction des caractéristiques individuelles du patient, notamment en utilisant les traitements biologiques les plus appropriés. Cette section détaille les principaux types d'asthme, leurs mécanismes inflammatoires respectifs et les cibles thérapeutiques potentielles des traitements biologiques.

Hétérogénéité de l'asthme

L'asthme ne se manifeste pas de la même manière chez tous les patients. Il est crucial de reconnaître que l'asthme englobe en réalité un ensemble de syndromes différents, chacun caractérisé par des mécanismes physiopathologiques distincts. Cette diversité explique pourquoi certains patients répondent bien aux traitements conventionnels, tandis que d'autres restent symptomatiques malgré une prise en charge optimale avec les inhalateurs classiques. La recherche actuelle s'oriente activement vers l'identification de biomarqueurs spécifiques, qui permettraient de mieux classer les patients en fonction de leur endotype inflammatoire et de prédire leur réponse aux différentes thérapies biologiques disponibles. Cette approche de médecine personnalisée est essentielle pour améliorer les résultats cliniques chez les patients atteints d'asthme sévère.

Les principaux types d'asthme (exemples)

Parmi les différents types d'asthme, on distingue notamment l'asthme allergique, qui est souvent associé à des allergies respiratoires telles que la rhinite allergique, l'asthme non allergique, qui est déclenché par des facteurs non allergiques tels que les infections virales ou la pollution, l'asthme induit par l'obésité, qui est lié à l'inflammation systémique associée à l'obésité, et l'asthme exacerbé par l'aspirine (AERD), qui est caractérisé par une sensibilité à l'aspirine et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Chacun de ces types d'asthme est associé à des mécanismes inflammatoires spécifiques et nécessite donc une approche thérapeutique adaptée, en utilisant notamment les traitements biologiques ciblant les voies inflammatoires impliquées.

Asthme allergique (type 2 élevé)

L'asthme allergique, souvent associé à des allergies respiratoires telles que la rhinite allergique, est caractérisé par une inflammation de type 2, qui implique des acteurs clés tels que les IgE (immunoglobulines E), les mastocytes, les éosinophiles et les cytokines Th2 (IL-4, IL-5, IL-13). Ces cytokines Th2 jouent un rôle clé dans la sensibilisation allergique, l'inflammation des voies respiratoires et l'hyperréactivité bronchique, qui est une caractéristique importante de l'asthme. Environ 50% des adultes asthmatiques présentent une composante allergique significative, ce qui rend cette forme d'asthme particulièrement répandue. Les traitements biologiques ciblant cette voie inflammatoire spécifique se sont avérés très efficaces pour réduire les crises d'asthme et améliorer significativement la qualité de vie des patients souffrant d'asthme allergique.

Asthme non allergique (type 2 faible)

Contrairement à l'asthme allergique, l'asthme non allergique est caractérisé par une inflammation de type 2 faible, qui implique d'autres facteurs inflammatoires tels que les neutrophiles et l'IL-17 (interleukine-17). Cette forme d'asthme est souvent plus difficile à contrôler avec les traitements conventionnels tels que les corticostéroïdes inhalés et peut être associée à une inflammation plus sévère des voies respiratoires. Les facteurs environnementaux tels que la pollution atmosphérique et les infections virales peuvent jouer un rôle important dans le développement de l'asthme non allergique, en augmentant la production de cytokines pro-inflammatoires. Cette forme d'asthme représente un défi thérapeutique majeur et nécessite donc de nouvelles approches thérapeutiques, y compris le développement de traitements biologiques ciblant spécifiquement les voies inflammatoires impliquées dans l'asthme non allergique.

Asthme induit par l'obésité

L'obésité est un facteur de risque important pour le développement de l'asthme et peut également aggraver significativement les symptômes de la maladie. L'inflammation systémique chronique associée à l'obésité peut affecter les voies respiratoires et contribuer à l'hyperréactivité bronchique, qui est une caractéristique clé de l'asthme. Les personnes obèses asthmatiques ont souvent une moins bonne réponse aux corticostéroïdes inhalés, qui sont les traitements de base de l'asthme, et nécessitent souvent des doses plus élevées pour contrôler efficacement leurs symptômes. La perte de poids et l'amélioration du contrôle métabolique peuvent avoir un impact positif significatif sur l'asthme chez ces patients, en réduisant l'inflammation systémique et en améliorant la fonction pulmonaire. Un régime alimentaire sain et une activité physique régulière sont donc essentiels pour la prise en charge de l'asthme induit par l'obésité.

Asthme exacerbé par l'aspirine (AERD)

L'asthme exacerbé par l'aspirine (AERD), également connu sous le nom de syndrome de Samter, est une forme particulière d'asthme caractérisée par une sensibilité à l'aspirine et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Les patients atteints d'AERD présentent souvent une polypose nasale, qui est la présence de polypes dans les fosses nasales, et une inflammation chronique des sinus, appelée sinusite chronique. L'ingestion d'aspirine ou d'AINS peut déclencher des crises d'asthme sévères, une rhinorrhée abondante (écoulement nasal) et une congestion nasale importante. Cette pathologie est due à un déséquilibre dans la production de leucotriènes et de cyclooxygénases, qui sont des médiateurs inflammatoires. L'éviction stricte de l'aspirine et des AINS est essentielle pour la prise en charge de ces patients et peut nécessiter l'utilisation de traitements alternatifs pour soulager la douleur et l'inflammation.

Les cibles thérapeutiques des traitements biologiques

Les traitements biologiques ciblent des molécules spécifiques impliquées dans la cascade inflammatoire de l'asthme. Parmi les cibles clés, on retrouve notamment les IgE (immunoglobulines E), l'IL-5 (interleukine-5), le récepteur IL-4Rα (sous-unité alpha du récepteur de l'interleukine-4) et la TSLP (lymphopoïétine stromale thymique). En bloquant ces molécules, les traitements biologiques peuvent réduire efficacement l'inflammation des voies respiratoires, améliorer la fonction pulmonaire et diminuer significativement la fréquence des crises d'asthme. Le choix du traitement biologique le plus approprié dépend du type d'asthme et des caractéristiques individuelles du patient, en particulier de son profil inflammatoire et de la présence d'allergies.

  • **IgE (Immunoglobulines E):** Ciblées par l'omalizumab pour l'asthme allergique.
  • **IL-5 (Interleukine-5):** Ciblée par le mépolizumab et le reslizumab pour l'asthme éosinophilique.
  • **IL-4Rα (Sous-unité alpha du récepteur de l'Interleukine-4):** Ciblée par le dupilumab pour l'asthme de type 2.
  • **TSLP (Lymphopoïétine stromale thymique):** Ciblée par le tezepelumab pour l'asthme sévère, quel que soit le type inflammatoire.
  • **Les mastocytes:** cellules inflammatoires clés de l'asthme allergique.

Les différents types de produits biologiques disponibles pour l'asthme

Plusieurs produits biologiques innovants sont désormais disponibles pour le traitement de l'asthme sévère, offrant de nouvelles options thérapeutiques pour les patients non contrôlés par les traitements conventionnels. Chacun de ces traitements cible une voie inflammatoire spécifique et est donc indiqué pour des patients présentant des caractéristiques particulières, en fonction de leur profil inflammatoire et de la présence de biomarqueurs spécifiques. Cette section détaille les mécanismes d'action précis, les indications cliniques, les avantages démontrés et les limites potentielles de chaque type de produit biologique actuellement disponible pour le traitement de l'asthme.

Anti-ige (omalizumab)

L'omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie spécifiquement aux IgE libres, empêchant ainsi leur fixation aux mastocytes et aux basophiles, qui sont des cellules inflammatoires clés de l'asthme allergique. En bloquant cette interaction cruciale, l'omalizumab réduit efficacement l'activation de ces cellules et la libération de médiateurs inflammatoires tels que l'histamine et les leucotriènes, qui contribuent aux symptômes de l'asthme allergique. Ce traitement biologique est spécifiquement indiqué pour les patients atteints d'asthme allergique sévère non contrôlé par les traitements conventionnels, et qui présentent des taux d'IgE élevés et une sensibilisation à des allergènes respiratoires. L'omalizumab est administré par voie sous-cutanée toutes les deux à quatre semaines, en fonction du poids du patient et du taux d'IgE. Environ 60% des patients traités par omalizumab présentent une amélioration significative de leurs symptômes d'asthme et une réduction notable de la fréquence des crises d'asthme.

Anti-il-5 (mepolizumab, reslizumab)

Le mépolizumab et le reslizumab sont des anticorps monoclonaux humanisés qui se lient spécifiquement à l'IL-5 (interleukine-5), une cytokine clé dans la survie, la maturation et l'activation des éosinophiles, qui sont des cellules inflammatoires impliquées dans l'asthme éosinophilique. En bloquant l'IL-5, ces traitements biologiques réduisent significativement le nombre d'éosinophiles dans les voies respiratoires, diminuant ainsi l'inflammation et l'hyperréactivité bronchique associées à l'asthme éosinophilique. Ces traitements sont indiqués pour les patients atteints d'asthme éosinophilique sévère non contrôlé par les traitements conventionnels, et qui présentent des taux d'éosinophiles élevés dans le sang ou dans l'expectoration. Environ 40% des patients traités par anti-IL-5 présentent une réduction significative de la fréquence des crises d'asthme et une diminution de la nécessité de corticostéroïdes oraux, qui sont souvent associés à des effets secondaires importants.

Anti-il-4rα (dupilumab)

Le dupilumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie spécifiquement à la sous-unité alpha du récepteur de l'IL-4 (IL-4Rα), bloquant ainsi les voies de signalisation de l'IL-4 et de l'IL-13, qui sont deux cytokines clés impliquées dans l'inflammation de type 2. Ces cytokines jouent un rôle central dans la production d'IgE, l'activation des éosinophiles et la production de mucus, qui sont des caractéristiques importantes de l'asthme de type 2. Le dupilumab est indiqué pour les patients atteints d'asthme modéré à sévère avec inflammation de type 2 élevée, présentant ou non une dermatite atopique concomitante (eczéma). Les études cliniques ont démontré que le dupilumab réduit significativement la fréquence des crises d'asthme, améliore la fonction pulmonaire et réduit la nécessité de corticostéroïdes oraux chez ces patients, en particulier chez ceux qui présentent des taux élevés d'éosinophiles ou de FeNO (fraction expirée d'oxyde nitrique).

Anti-tslp (tezepelumab)

Le tezepelumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie spécifiquement à la lymphopoïétine stromale thymique (TSLP), une cytokine épithéliale qui joue un rôle clé dans l'initiation de la cascade inflammatoire de l'asthme. La TSLP est libérée par les cellules épithéliales des voies respiratoires en réponse à divers stimuli, tels que les allergènes, les virus et les irritants, et active les cellules immunitaires innées et adaptatives, conduisant à l'inflammation des voies respiratoires. En bloquant la TSLP, le tezepelumab inhibe l'activation des cellules immunitaires et la production de cytokines pro-inflammatoires, réduisant ainsi l'inflammation des voies respiratoires et l'hyperréactivité bronchique. Ce traitement est indiqué pour les patients atteints d'asthme sévère, indépendamment du type inflammatoire (asthme allergique ou non allergique). Le tezepelumab présente donc un large spectre d'action et pourrait être efficace pour traiter les patients non répondeurs aux autres biologiques, qui ciblent des voies inflammatoires plus spécifiques.

  • **Omalizumab:** Réduit les crises d'asthme allergique chez environ 60% des patients et coûte environ 15 000€ par an.
  • **Mepolizumab/Reslizumab:** Diminue la fréquence des crises d'asthme éosinophilique chez environ 40% des patients, avec un coût annuel similaire.
  • **Dupilumab:** Améliore la fonction pulmonaire et réduit la dépendance aux corticostéroïdes chez environ 50% des patients atteints d'asthme de type 2.
  • **Tezepelumab:** Traitement prometteur pour l'asthme sévère, indépendamment du type inflammatoire, avec des résultats encourageants dans les études cliniques.
  • Environ 5 à 10% des patients asthmatiques sévères ne répondent pas aux traitements biologiques actuels.

La prise en charge personnalisée grâce aux biomarqueurs

La prise en charge personnalisée de l'asthme est devenue une réalité grâce à l'identification et à l'utilisation de biomarqueurs spécifiques, qui permettent de prédire la réponse aux traitements biologiques et d'adapter la stratégie thérapeutique en fonction des caractéristiques individuelles de chaque patient. Les biomarqueurs sont des indicateurs biologiques mesurables, tels que des protéines, des cytokines ou des cellules inflammatoires, qui peuvent être utilisés pour stratifier les patients en fonction de leur endotype inflammatoire et pour prédire leur réponse aux différents traitements biologiques disponibles. Cette section détaille les principaux biomarqueurs utilisés en pratique clinique pour la prise de décision thérapeutique dans l'asthme, ainsi que leur rôle dans l'optimisation de la prise en charge des patients.

L'importance des biomarqueurs

Les biomarqueurs jouent un rôle crucial dans la prise en charge personnalisée de l'asthme. Ils permettent d'identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier d'un traitement biologique spécifique, en fonction de leur profil inflammatoire et de la présence de comorbidités associées, et d'éviter ainsi des traitements inutiles ou inefficaces, qui pourraient exposer les patients à des effets secondaires sans apporter de bénéfice clinique. L'utilisation des biomarqueurs contribue donc à optimiser l'efficacité des traitements biologiques, à améliorer la qualité de vie des patients et à réduire les coûts de santé liés à la prise en charge de l'asthme. La recherche de nouveaux biomarqueurs est un domaine en constante évolution, avec l'objectif de développer des tests plus précis et plus personnalisés, qui permettraient de mieux prédire la réponse aux traitements biologiques et d'améliorer encore davantage la prise en charge de l'asthme.

Les principaux biomarqueurs utilisés en pratique clinique

Parmi les principaux biomarqueurs utilisés en pratique clinique pour la prise en charge de l'asthme, on retrouve notamment les IgE totales et spécifiques, qui permettent d'identifier les patients atteints d'asthme allergique et éligibles à l'omalizumab, les éosinophiles sanguins et dans l'expectoration, qui sont des marqueurs de l'inflammation éosinophilique et permettent d'identifier les patients éligibles aux anti-IL-5, et la fraction expirée d'oxyde nitrique (FeNO), qui est un indicateur de l'inflammation de type 2 et permet d'identifier les patients susceptibles de répondre aux anti-IL-4Rα. D'autres biomarqueurs potentiels, tels que l'IL-33 et la périostine, sont en cours d'évaluation dans le cadre de la recherche clinique et pourraient être utilisés à l'avenir pour améliorer la stratification des patients et la prédiction de la réponse aux traitements biologiques.

Ige totale et spécifique

Les IgE totales et spécifiques sont des marqueurs de l'allergie et sont utilisées pour identifier les patients atteints d'asthme allergique et éligibles à l'omalizumab. Les IgE totales mesurent la quantité totale d'IgE dans le sang, tandis que les IgE spécifiques mesurent la quantité d'IgE dirigées contre des allergènes spécifiques, tels que les acariens, les pollens ou les poils d'animaux. Un taux élevé d'IgE totales et la présence d'IgE spécifiques contre des allergènes respiratoires sont des critères d'inclusion pour le traitement par omalizumab. Environ 70% des patients atteints d'asthme allergique présentent des taux d'IgE élevés.

Éosinophiles sanguins et dans l'expectoration

Les éosinophiles sanguins et dans l'expectoration sont des marqueurs de l'inflammation éosinophilique et sont utilisés pour identifier les patients éligibles aux anti-IL-5 (mépolizumab et reslizumab). Un nombre élevé d'éosinophiles dans le sang (supérieur à 150 cellules/µL) ou dans l'expectoration (supérieur à 3%) indique une inflammation de type 2 et suggère une réponse potentielle aux anti-IL-5. Les seuils d'éosinophiles utilisés pour définir l'asthme éosinophilique peuvent varier selon les études et les recommandations cliniques.

Fraction expirée d'oxyde nitrique (FeNO)

La fraction expirée d'oxyde nitrique (FeNO) est un indicateur de l'inflammation de type 2 dans les voies respiratoires et est utilisée pour identifier les patients susceptibles de répondre aux anti-IL-4Rα (dupilumab). Un taux élevé de FeNO (supérieur à 25 ppb) suggère une inflammation de type 2 et une réponse potentielle au dupilumab. La FeNO est mesurée à l'aide d'un appareil spécifique et est exprimée en parties par milliard (ppb). Les seuils de FeNO utilisés pour définir l'inflammation de type 2 peuvent varier selon les recommandations cliniques.

  • Les tests IgE permettent d'identifier les patients qui pourraient bénéficier de l'omalizumab, avec une sensibilité d'environ 80%.
  • Le comptage des éosinophiles aide à déterminer l'efficacité potentielle des anti-IL-5, avec une spécificité d'environ 70%.
  • La mesure de la FeNO aide à identifier les personnes qui pourraient répondre à l'anti-IL-4Rα, avec une valeur prédictive positive d'environ 60%.
  • Environ 40% des patients atteints d'asthme sévère présentent une inflammation de type 2 élevée.

Impacts et perspectives d'avenir des traitements biologiques dans l'asthme

L'arrivée des traitements biologiques a révolutionné la prise en charge de l'asthme sévère, offrant de nouvelles perspectives pour les patients non contrôlés par les traitements conventionnels et améliorant significativement leur qualité de vie. Ces traitements ont un impact significatif sur la réduction de la fréquence des crises d'asthme et des hospitalisations, l'amélioration de la fonction pulmonaire et la diminution de la dépendance aux corticostéroïdes oraux. Cette section explore en détail les impacts cliniques et économiques des traitements biologiques dans l'asthme, ainsi que les perspectives d'avenir dans ce domaine en constante évolution, notamment le développement de nouveaux traitements ciblant d'autres voies inflammatoires et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour une prise en charge plus personnalisée.

Impacts cliniques

Les traitements biologiques ont démontré un impact clinique significatif chez les patients atteints d'asthme sévère. Ils réduisent la fréquence des crises d'asthme et des hospitalisations de plus de 50%, améliorent la fonction pulmonaire, mesurée par le VEMS (volume expiratoire maximal par seconde), de plus de 15%, et améliorent significativement la qualité de vie, mesurée par des questionnaires spécifiques tels que l'Asthma Control Questionnaire (ACQ). De plus, ils diminuent la dépendance aux corticostéroïdes oraux et à leurs effets secondaires importants, tels que l'ostéoporose, le diabète et l'hypertension artérielle. Les patients traités par des biologiques peuvent également pratiquer une activité physique plus intense et mener une vie plus active, améliorant ainsi leur bien-être général et leur participation sociale. Les études cliniques ont montré que les traitements biologiques réduisent également le risque d'exacerbations sévères nécessitant une hospitalisation ou une visite aux urgences de plus de 60%.

Impacts économiques

Bien que les traitements biologiques soient coûteux, leur rapport coût-efficacité est justifié par la réduction significative des crises d'asthme et des hospitalisations, ainsi que par l'amélioration de la qualité de vie des patients et la diminution de la nécessité de corticostéroïdes oraux. Il est important de prendre en compte les coûts indirects, tels que l'absentéisme au travail et la perte de productivité, lors de l'évaluation du coût total de l'asthme. Une analyse économique rigoureuse est donc nécessaire pour évaluer le rapport coût-bénéfice des traitements biologiques dans le contexte du système de santé, en tenant compte de tous les coûts directs et indirects liés à la prise en charge de l'asthme. Le coût annuel d'un traitement biologique peut varier entre 10 000 et 30 000 euros, mais il peut réduire les coûts liés aux hospitalisations de 50 à 70%. Environ 30% des asthmatiques sévères nécessitent des hospitalisations annuelles, ce qui représente un coût important pour le système de santé.

Perspectives d'avenir

La recherche sur les traitements biologiques de l'asthme est en constante évolution, avec le développement de nouveaux produits biologiques ciblant d'autres voies inflammatoires, tels que l'anti-IL-17 et l'anti-TNF, qui pourraient être efficaces pour traiter les patients atteints d'asthme non allergique ou d'asthme neutrophile. La recherche de biomarqueurs plus précis et personnalisés pour prédire la réponse aux traitements est également une priorité, afin d'optimiser la prise en charge individualisée des patients. Les approches thérapeutiques combinant les biologiques avec d'autres traitements, tels que l'immunothérapie ou les bronchodilatateurs à longue durée d'action, sont également en cours d'exploration. L'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique pour une meilleure phénotypage et une prise en charge plus personnalisée représente également une perspective d'avenir prometteuse, permettant de mieux identifier les patients susceptibles de répondre aux traitements biologiques et d'optimiser leur prise en charge globale. Environ 10% des patients asthmatiques sévères ne répondent pas aux traitements disponibles actuellement, ce qui souligne la nécessité de poursuivre la recherche de nouvelles options thérapeutiques.

  • Le développement de nouveaux produits biologiques ciblant des voies inflammatoires spécifiques, telles que l'IL-17 et le TNF.
  • La recherche de biomarqueurs plus précis et personnalisés pour prédire la réponse aux traitements biologiques.
  • L'exploration de thérapies combinant les traitements biologiques avec d'autres approches, telles que l'immunothérapie et les bronchodilatateurs à longue durée d'action.
  • L'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique pour une meilleure phénotypage et une prise en charge plus personnalisée.
  • La télémédecine pour un suivi plus régulier des patients asthmatiques, permettant d'adapter le traitement en temps réel et de prévenir les crises.

L'asthme sévère représente un défi thérapeutique important, mais l'arrivée des traitements biologiques offre de nouvelles perspectives prometteuses pour les patients non contrôlés par les traitements conventionnels. Ces thérapies ciblées, basées sur une compréhension approfondie des mécanismes inflammatoires complexes de la maladie, ont démontré un impact significatif sur la qualité de vie des patients, la réduction des complications et la diminution de la dépendance aux corticostéroïdes oraux. La prise en charge personnalisée, basée sur l'utilisation de biomarqueurs spécifiques, est essentielle pour optimiser l'efficacité de ces traitements et adapter la stratégie thérapeutique en fonction des caractéristiques individuelles de chaque patient. La recherche continue dans ce domaine promet de nouvelles avancées et de nouvelles options thérapeutiques pour améliorer la vie des personnes atteintes d'asthme et leur offrir un avenir plus serein. Environ 5% des asthmatiques souffrent d'une forme sévère de la maladie, ce qui souligne l'importance de développer des traitements spécifiques pour cette population. De plus, près de 50% des patients asthmatiques ne suivent pas correctement leur traitement, ce qui peut entraîner une aggravation des symptômes et une augmentation des crises. La sensibilisation et l'éducation des patients sont donc essentielles pour une meilleure gestion de la maladie. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que l'asthme est responsable de plus de 400 000 décès chaque année dans le monde, ce qui en fait un problème de santé publique majeur. De nouvelles études suggèrent que l'exposition précoce à certains allergènes pourrait réduire le risque de développer de l'asthme allergique. La recherche continue dans ce domaine pourrait permettre de mettre en place des stratégies de prévention plus efficaces.