Les origines des œufs de Pâques

Publié le : 01 décembre 20209 mins de lecture

L’œuf de Pâques est un dessert caractéristique des vacances de Pâques. Depuis les temps anciens, avant la naissance de la religion chrétienne, l’œuf est le symbole universel de la vie et de la renaissance.

Selon certaines traditions païennes, la représentation symbolique de l’œuf était composée de deux hémisphères, en haut il représentait le ciel et en bas la terre. L’œuf cosmique est l’un des symboles du mythe cosmogonique, le mythe de la création de l’univers. Les anciens Égyptiens considéraient l’œuf comme le noyau des quatre éléments fondamentaux dont est composée la nature : l’eau, l’air, la terre et le feu.

Les Perses, les Égyptiens, les Grecs et les Chinois ont fait don de véritables œufs, souvent décorés à la main, à l’approche de l’équinoxe de printemps ; ce dernier est également le jour de référence pour déterminer les règles de fixation de la date de Pâques.

Avec l’avènement du christianisme, l’œuf, initialement symbole de vie et de renaissance printanière de la nature, est devenu un symbole de résurrection. Dans l’Antiquité, pendant le Carême, il était interdit de manger des œufs, qui étaient conservés et consommés plus tard. Au Moyen Âge, la tradition de donner de vrais œufs décorés aux serviteurs était très répandue ; des œufs artificiels recouverts de matériaux précieux, comme l’argent, l’or et le platine, étaient également fabriqués pour les nobles et les aristocrates.

Les œufs de Fabergé

Le joaillier et orfèvre russe Peter Carl Fabergé (Saint-Pétersbourg, 30 mai 1846 – Lausanne, 24 septembre 1920) a conçu et préparé un œuf de Pâques en or et matériaux précieux en 1885, commandé par le tsar Alexandre III de Russie, comme surprise de Pâques pour son épouse Maria Fyodorovna. L’œuf créé, recouvert d’émail blanc opaque, contenait un jaune d’or, qui à son tour contenait une poule en or ciselé, qui à son ouverture révéla une autre surprise : une reproduction miniature en or et diamants de la couronne impériale.

Ce cadeau fut tellement apprécié par la femme du tsar que Fabergé fut nommé bijoutier de la cour et chargé de préparer chaque année un œuf unique contenant un cadeau. Le succès de ces « œufs de bijou » a contribué à la diffusion de la tradition de la surprise à l’intérieur de l’œuf de Pâques.

Oeufs en chocolat

Ces derniers temps, la coutume de donner et de consommer des œufs en chocolat s’est généralisée, avec l’ajout d’un petit cadeau à l’intérieur.

Il y a quelques décennies encore, la production d’œufs en chocolat était réservée au savoir-faire des artisans chocolatiers, alors que ces derniers temps, elle a été confiée davantage aux industries spécialisées de la confiserie.

Actuellement, il existe de nombreuses variantes de chocolat avec lesquelles préparer l’œuf de Pâques. Pour le plus grand plaisir de tous les palais, vous pouvez choisir entre le chocolat noir, le chocolat au lait, le chocolat blanc, les fruits aromatisés, le piment, la vanille, l’orange, etc.

Pour la joie des petits et des grands, les types d’œufs de Pâques sont nombreux, du goût, des décorations, des tailles, des surprises à l’intérieur, le choix est très large.

Les œufs en chocolat décorés deviennent des délices artistiques.

On trouve aussi des bonbons au chocolat sous forme de lapins, de colombes, de poussins et de cloches.

Les œufs décorés font également partie de la tradition de Pâques, peints avec du colorant alimentaire.

En plus des œufs décorés, il y a ceux qui sont sculptés, de ceux qui ont des motifs abstraits ou stylisés à ceux qui sont riches en détails qui les rendent uniques.

Il est également possible d’offrir des œufs de Pâques contenant une surprise personnalisée : des entreprises spécialisées offrent cette possibilité, en plus de créer des dessins spéciaux.

Du simple œuf dur coloré aux plus prestigieux œufs de Fabergé, l’oeuf de Pâques est resté une tradition dans le monde entier. En Italie, de nos jours encore, on fait bénir les œufs de Pâques que l’on place au centre de la table. Les oeufs de Pâques russes et ukrainiens sont de véritables œuvres d’art, aux motifs et aux couleurs très symboliques et géométriques, avec des représentations chrétiennes comme la croix, le Christ lui-même.

En Occident, dans les campagnes ou les jardins de la maison en ville, une mystérieuse chasse aux oeufs s’organise au petit matin de Pâques. Selon la tradition, en revenant de Rome, les cloches qui se sont tues depuis le jeudi Saint au soir, y répandaient, œufs, cloches, cocottes et autres gourmandises. La coutume d’offrir des œufs ou des lapins en chocolat est d’origine commerciale.

La tradition allemande veut, pour les enfants, que ce soit un lapin blanc invisible qui les cache. Aux États-Unis et en Alsace, c’est un lièvre ; en Thuringe, une cigogne ; en Westphalie, un renard ; en Suisse, un coucou.

Des origines antiques

La coutume d’offrir des œufs décorés, teints ou travaillés existait bien avant l’ère chrétienne. Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’oeuf, représentant la vie et la renaissance, a été probablement le premier symbole utilisé lors de rituels qui datent de la nuit des temps. Au printemps, les Égyptiens et les Perses avaient pour habitude de teindre des œufs et de les offrir pour symboliser le renouveau de la vie. Dans l’antiquité gauloise, les druides teignaient les œufs en rouge en l’honneur du soleil.

Pour les Juifs, l’oeuf est le symbole de la vie mais aussi de la mort. La libération du peuple hébreu a coûté la vie à de nombreuses personnes, et le bonheur n’est jamais absolu pour les hébreux. A Pessa’h les Juifs trempent un œuf dans de l’eau salée en souvenir de toutes les larmes versées suite à la perte de leur indépendance.

Une coutume chrétienne

De nombreuses fêtes païennes célébraient donc la résurrection de la nature symbolisée par l’œuf, porteur d’un germe de vie. Mais c’est très probablement de l’interdiction faite par l’Église, jusqu’au XVII° siècle, de consommer des œufs pendant le Carême qu’est née la tradition des œufs de Pâques. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on conservait précieusement ces œufs jusqu’à la fête de Pâques, à partir de laquelle il fallait écouler le stock !

Le roi Louis XIV fait de l’oeuf décoré de Pâques une institution. D’une part, ses gens devaient lui apporter le plus gros oeuf pondu en son royaume durant la Semaine Sainte et, lui-même, le jour de Pâques, entouré de grandes corbeilles, distribuait en personne des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans aussi bien qu’à sa valetaille.

Ces dernières années, dans bien des familles françaises, se renoue ce geste de jadis au moment du dessert, le dimanche de Pâques. Sur un plateau, se trouvent quelques petits vases de fleurs, des œufs ou des petits lapins en chocolat. Les vitrines des pâtissiers les ont présentés à la gourmandise. À nous de dire aux convives de la fête leur signification pascale.

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